• vingt euros, 2022 ver., i. (en cours d'écriture)

    en ce moment, je suis en train de reprendre une histoire que j'avais commencée à écrire au lycée, pour avoir quelque chose à envoyer à un journal littéraire aux côtés de quelques autres textes, et ai eu envie de partager mon travail en cours par ici. :-) voici donc vingt euros, dont vous pouvez également retrouver le pilote sur ce blog.

    j'ai essayé de corriger les temps des verbes et de faire attention à leur concordance, et ai supprimé un personnage et des scènes qui étaient de trop à mon goût. j'aimerais bien, à terme, en faire une petite nouvelle en trois-quatre parties; on verra si j'arrive à atteindre cet objectif lol

    à noter: il s'agit donc d'une version inachevée, que je poste ici afin d'archiver les étapes de mon avancée sur ce texte. je serais super contente d'avoir des retours dessus, si vous avez le temps et l'envie de le commenter !

    :-D ♥

    p.s.: @ fanny: je suis encore désolée pour le prénom d'orane... je trouvais qu'il sonnait bien à l'époque et ne peux me résoudre à le changer T-T j'espère que ça ne te perturbe pas trop

    p.p.s.: les OCs de sarah sont des références à des OCs de deux amis, l'un de tumblr et l'autre d'ici teehee. j'ai juste changé un peu l'orthographe. #subtilité

    p.p.p.s.: j'aime bien le prénom lucie en ce moment.

     

     

     

    Vingt euros

     

    Novembre

     

    « Hein... ?

    Je m'approchai du tableau blanc, couvert de graffitis et d'inscriptions en tout genre – c'était tout juste si les prix des boissons et snacks vendus par la cafétéria du foyer étaient visibles. Sous un petit fan art d’Edward, de Fullmetal Alchemist, que j'avais fait la semaine dernière, quelqu'un avait écrit: JE DONNE 20€ À LA PERSONNE QUI A DESSINÉ ÇA !, précédé d’un petite flèche qui, bien évidemment, pointait vers mon croquis.

     Sarah, assise derrière le comptoir, tourna son tabouret vers moi.

    – Ah, ça ? fit-elle. Je crois que c'est une autre gérante qui a écrit ce truc une fois où j’étais pas là... Mais je ne sais pas qui. Je ne reconnais pas son écriture. »

     

    La salle dans laquelle nous nous trouvions était vide, en cette avant-dernière heure de la journée – ce qui n'était pas plus mal, parce que pour une fois, elle était calme. Je poussai un soupir. « De toute façon, qui me donnerait vraiment vingt euros pour un dessin? »

     

    Mon amie me jaugea silencieusement, avant de secouer la tête, les yeux levés au ciel, puis me donna une petite tape sur le front, le sourire aux lèvres.

    « Tu dis n'importe quoi, Lucie. Tu dessines super bien !

    – Mais…, commençai-je.

    – Arrête, fit-elle. Ils sont beaux, tes dessins. Je ne déconne pas. (Elle croisa ses bras sur le comptoir et me jeta un regard oblique.) D'ailleurs, quand est-ce que tu me fais des fanarts de Lexax et Illana ? me demanda-t-elle, avec le ton insistant et le regard mielleux d'une enfant réclamant un jouet. (Lexax et Illana sont des personnages que Sarah a créés dans l’univers de Kingdom Hearts. Elle aimait beaucoup les fanfictions et de jeux de rôle axés sur l’écriture créative, et était très active dans les fandom. )

    – Sarah… »

    Je tentai de formuler une réponse cohérante, avant d’être brusquement interrompue.

     

    «  Ah, c'est Orane qui est passée !

    Sarah et moi sursautâmes : la tête rousse de Philomène, qui est en spé HLP avec nous, venait de s’interposer dans notre champ de vision. Depuis quand nous écoutait-elle ?

    – Comment ça...? lui répondis-je, les sourcils froncés.

    – L'inscription, répondit-elle, se faufilant entre nous deux pour aller ouvrir le frigo, situé aussi derrière le comptoir. Sous ton dessin. C'est Orane, la vice-présidente du foyer. Quand on faisait le ménage, l'autre jour (elle croisa le regard de Sarah) – tu n’étais pas là –, elle a vu ton dessin. Elle l'a trouvé super beau.

    Sur ces mots, Philomène attrapa une canette de Fanta dans le frigo, avant de venir s’appuyer contre le comptoir, sur lequel elle avait posé son sac.

    – Je crois que tu as une admiratrice secrète, Lucie, s'esclaffa Sarah.

    – N'importe quoi, marmonnai-je. Et, Orane..? Qui c’est… ? Je veux dire, à part la vice-présidente du foyer. J’imagine que déjà dû la croiser, lui parler vite fait, mais je m'embrouille entre les gens...Je viens pas ici tous les jours, je te rappelle.Et je me perds toujours dans vos histoires ! Elle était là l'an dernier ? l'interrogeai-je, sourcils froncés.

    – C’est une terminale. Elle est au stage cailloux, là, donc elle est absente cette semaine… mais elle était à un autre lycée l'an dernier, oui, me répondit Philomène. Elle s’est super bien intégrée ! (Ses yeux s’illuminèrent tandis qu’elle décapsulait sa canette.) Mais si tu veux, Lucie, je lui fais un message pour lui dire que c'est toi ?

    – Oh. J’avais oublié que le stage cailloux était cette semaine. » murmurai-je, jouant nerveusement avec mon masque en tissu entre mes doigts. (Le stage cailloux était le surnom donné au voyage scolaire annuel effectué par les terminales scientifiques, et maintenant les élèves de spé SVT, dans les Alpes, où ils suivaient une mini-formation en géologie.) C’est pas un peu débile, de toute façon ? On a repris les cours en distanciel une semaine sur deux, de toute façon, donc je suis même pas sûre qu’on ait l’occasion de se voir. »

     

    Je ne sus pas quoi ajouter – comme à mon habitude avec Philomène, en vrai. Cette fille adore prendre des initiatives et ne pas vous laisser le temps de vous ajuster à ce qu’elle vient de vous proposer.

    J’étais flattée que quelqu’un veuille me payer pour mes dessins, et pour être honnête, j’avais déjà ouvert des commandes sur mon blog par le passé (même si mon post détaillant mes prix n’avait eu quasiment pas de retours) ; ce n’était donc pas quelque chose qui posait problème. En principe. Mais... que notre camarade tienne autant à me mettre en contact avec une random de terminale, quoique déjà considérée une célébrité locale parmi les gens du foyer, me perturbait beaucoup. En cet instant, je considérais même prendre la fuite. Orane irait-elle me voir, chercherait-elle à être mon amie simplement parce que "je dessine super bien" ? Me jugerait-elle ?

    Ce message ne semblait pas sérieux, presque moqueur.

     

    « Lucie...?

    Je sursautai de nouveau.

    – Oui ?

    – Tu regardais dans le vide, t'étais plus avec nous. T'es sûre que ça va ? me demande Philomène. Et… du coup, c’est O.K. si je fais un message à Orane ?

    – Je... Oui. J'étais juste dans mes pensées, m’exclamai-je.

    Mon Dieu. J’étais vraiment, vraiment mal à l’aise dès qu’il s’agissait de m’ouvrir et partager mes créations aux autres en personne. Sarah faisait plus ou moins l’exception car nous étions amies depuis le collège, mais sinon… Autrement que sur mon blog, je détestais être perçue.

     Pourquoi avais-je impulsivement fait ce dessin ? Dans un lieu où je revenais de temps en temps, et où on me poserait des questions dessus ?

    A quoi pensais-je… ?

     

    « Tu étais dans tes pensées ? répéta Philomène, dubitative.

    – Oui. » murmurai-je, les yeux à présent rivés vers la fenêtre, consciente de ce qui m’entourait.

    Sarah hocha silencieusement la tête, sans faire de commentaire, et Philomène et elle partirent dans une conversation enflammée au sujet du dernier cours de littérature. Je sortis ma trousse et mon carnet à dessin de mon sac – un livre de croquis à la couverture de style Moleskine rouge –, et me mis à gribouiller distraitement dedans, essayant de ne pas me laisser emporter par mes pensées.

    Mes dessins n'avaient pas vraiment de cohérence, à l’exception de mes fanarts, basés sur des idées précises, et je faisais toujours un peu la même chose – une poignée de mes personnages favoris, des petites BD partant dans tous les sens. Mais ça m'aidait.

     

    Sarah et moi nous connaissions depuis la seconde – on était dans le même groupe de latin, bien que dans des classes différentes ; mais bizarrement, cette année, alors que nous ne suivions absolument pas les mêmes spécialités, nous avions fini toutes les deux en Première 8. Avec Mme Bertin, qui enseigne le français et aussi la spécialité littérature, comme prof principale.

    Seulement deux mois s’étaient écoulés depuis la rentrée, mais je me sentais déjà vidée de toute joie et motivation par le stress et la fatigue des contrôles... et probablement du coronavirus, aussi. La fin de la seconde, que nous avions passée entièrement en cours en ligne, avait été si bizarre, et socialiser semblait être devenu encore plus compliqué pour moi. Tous les petits trucs que la personne anxieuse que j’étais avait réussi à surmonter au début de la seconde étaient redevenus des sommets inatteignables.

     

    Lorsque la cloche sonna, de plus en plus de personnes arrivèrent dans le foyer, et je remis mon masque. Vendre à manger était techniquement devenu interdit pour des raisons sanitaires, et les distributeurs de boissons chaudes des couloirs fermés, mais les gérants utilisaient quand même les frigos avec l’autorisation officieuse des surveillants pour y stocker des boissons et snacks qu’ils apportaient eux-mêmes : de plus, la salle était parfois utilisée pour des réunions du personnel au cours desquelles on servait à boire et à grignoter, d’où le fait que le frigo n’était pas débranché.

    Philomène lança la « playlist des gérants », diffusée sur l'enceinte posée derrière le comptoir ; toutes les tables furent prises au bout de quelques minutes et je ne me sentis tout à coup plus bienvenue. Je crois que ne plus être dans un moment privilégié avec mes amies, particulièrement à cette époque (novembre 2020, période maudite, à mon avis) me terrorisait. J’avais peur de me retrouver seule. Classique Lucie.

    Je fis signe à Sarah que je partais, et elle hocha de nouveau la tête. Je ne savais pas comment elle faisait pour tenir avec ce bruit. Je supposais qu'elle tenait beaucoup au foyer, malgré les difficultés rencontrées depuis de début de l’année ; Philomène m’avait même appris qu’elle séchait parfois les cours pour l’ouvrir. Je me sentais si loin de toutes ces histoires.

     

    Une fois sortie, dans un coin de la cour, je jetai discrètement un oeil à mes notifications Instagram sur mon téléhone, avant de faire défiler distraitement les stories, plongée dans mes pensées, avant de réaliser un truc.

    Peut-être qu'elle était sur Instagram ?

    Orane.

    Sentant une poussée de curiosité mêlée d'excitation me tordre l'estomac, je me calai contre le mur (froid) du bâtiment des toilettes, et ouvris le profil de Philomène, fouillant ses abonnements et cherchant à voir si je peux reconnaître le pseudo d’Orane.

    Et...Bingo. @oooraneee, 127 abonnements, 302 abonnés. Son compte était en privé. Mais était-ce sûr que c'était vraiment elle ? Après, il n'y avait pas trois mille Orane dans le lycée, et elle suivait aussi mon amie. Donc, ça devait bien être elle.

    Je soupirai. Sa photo de profil était petite et floue, on ne pouvait pas distinguer son visage, et je ne parvenais toujours pas à me rappeler qui elle pouvait bien être.

    Une nouvelle élève... Devenue vice-présidente du foyer aux côtés de Tristan ? En voilà une qui n'avait pas eu de mal à s'intégrer, contrairement à moi après une année d’expérience dans ce lycée à mon actif (un peu moins de la moitié de celle-ci confinée, certes, mais quand même).

    [à remplir]

    ..., mes pensées encore occupées par cette fille qui, apparemment, voulait me donner vingt euros.

    « je remixe quelques tags de tumblr :^)(en anglais) drabble fanfictionnel improvisé »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :