• dimanche, à dix-huit heures (février 2020)

    (avertissement de contenu: suicide, mort)

     

    J'ai écrit ce texte à la suite de l'annonce du décès d'un de mes camarades de lycée. Je ne le connaissais pas personnellement, mais ai été malgré tout profondément marquée par l'évènement, et ai posé ces mots pour process la chose, si je puis dire ainsi. En me relisant deux ans après, je réalise que ce texte semble un peu superficiel et edgy (dans un mauvais sens), et je ne suis pas certaine qu'il représente correctement, ni respectueusement, la gravité de ce qui s'est passé. Il ne reflète pas la manière dont j'en parlerais aujourd'hui. Cependant, je souhaite malgré tout archiver ce texte sur ce blog, afin d'en garder une trace.

    (reposté depuis Wattpad, non édité)

     

    ~

     

    *bruit de cassette lancée*

    Dimanche, à dix-huit heures
    Un adolescent est mort.

     

    Je ne le connaissais pas vraiment
    (il a été surtout quelqu'un d'important pour elle)

     

    Et

     

    Je n'arrive pas à réaliser
    Que c'est vraiment
    Arrivé
    Que quelqu'un
    Que je connaissais
    (bien que de loin)
    N'est plus là

     

    Est-ce
    Réel ?

     

    Ou est-ce juste
    Une fiction
    Quelque chose que je me suis imaginé ?

     

    Ces quelques mots
    Contenus dans un SMS

     

    C'est bien quelque chose qui est arrivé ?

     

    Pourquoi ai-je cette impression de-
    Enfin, non,
    Ce n'est pas que je ne ressens rien
    Mais
    Comment puis-je prendre cela
    Avec autant de rationalité ?

     

    Comment ai-je pu continuer
    À vivre
    Vingt-quatre heures après cela
    Mon quotidien est à peine bouleversé
    Tandis qu'à quelques rues de chez moi

     

    Elle,
    Qui ne peut pas faire de retour en arrière,

     

    Qui n'avait pas vu

     

    À quel point

     

    Il était brisé,

     

    En train de s'autodétruire -

     

    Jusqu'au point

     

    De s'être jeté sur les rails,

     

    Dimanche,
    À dix-huit heures -

     

    Doit se sentir
    Vide et dévastée et bouleversée et perdue

     

    (Ils s'étaient éloignés
    Ils s'étaient fait du mal

     

    Et
    Pour survivre
    Elle avait dû
    Couper les ponts avec lui)

     

    Mais
    À présent
    Bouleversée,
    Peinant à réaliser
    L'ampleur de ce qui a eu lieu
    Elle ne peut s'empêcher
    De se demander
    Si elle avait eu raison
    De faire cela -

     

    Aucune de nous ne le sait

     

    Un adolescent est mort,
    Dimanche, à dix-huit heures

     

    Brisé
    Par la haine de lui-même
    Par tout ce qu'il avait accumulé
    Depuis toutes ces années
    La douleur
    A fait son chemin
    Jusqu'au fond de son coeur
    Jusqu'à le détruire
    Jusqu'à lui ôter la vie

     

    Vu de l'extérieur,
    Il semblait aller bien

     

    Mais en vérité

     

    Tout allait

     

    De mal en pis

     

    Les gens
    Ont beau avoir l'air d'aller bien
    Parfois, ils ne vont pas bien
    Du tout
    Leur détresse est silencieuse
    Et ils intériorisent
    Toute cette noirceur
    Jusqu'à disparaître.
    Ils ne s'accrochent plus à rien
    Et se laissent tomber
    Sans bruit
    Parfois, ils parviennent
    À se raccrocher de justesse
    Mais parfois

     

    La chute est fatale

     

    Je voudrais me mettre en boule et pleurer
    Mais je suis si vide que je n'y arrive pas

     

    Ce que j'écris n'a aucun sens

     

    Mais c'est arrivé.

     

    Dimanche, à dix-huit heures,
    Un adolescent est mort.

     

    Et c'est comme dans Orange -
    Mais sans retour possible

     

    Si seulement -

     

    *bruits parasites, enregistrement sonore coupé*

     

    « dernier upload de dessins pour la route, promisune rencontre (2019) »

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