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north, I., i. tremblement (traduction)
I. i. tremblement
je m’excuse auprès des dieux
de ma mère et ses louanges
je sais toutes les prières
tous les voeux pour que ça change
Nico regarde Percy et Annabeth, suspendus dans le vide sous ses pieds, et une idée stupide lui passe par la tête.
Il sait qu’il n’a droit qu’à un seul essai, et il sait qu’il n’en a pas la force. Alors, il prend la main de Hazel, en train de hurler un appel à l’aide, dans la sienne — et le geste la surprend suffisamment pour la rendre silencieuse pendant quelques instants.
Il boit dans ses yeux bruns, ses cheveux bruns, sa chaleur, repose sa main contre sa joue et tente d’absorber autant d’énergie que possible.
— J’ai une idée, murmure Nico.
Il jette un coup d’œil à Percy et Annabeth derrière son épaule, croisant le regard de ces yeux vert océan qu’il a fini par aimer aussi bien qu’haïr, et leur offre un pâle sourire.
Hazel lui offre sa main, et Nico prend une profonde inspiration, puisant dans les forces de sa sœur, ramenant de sa lumière dans son ombre. Son ombre, de plus en plus profonde derrière lui— il doit juste tenir quelques secondes.
— Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider?
Il refuse de croiser son regard.
— Hazel...Pardon.
— Nico…?
— Tu...tu es la meilleure chose qui me soit arrivée depuis longtemps— même, la meilleure chose qui ne me soit jamais arrivée. (Son regard triste se pose sur Percy.) Tu me rends tellement fier d’être ton frère.
— Nico, quoi que tu sois en train de faire...Ne le fais pas— (Hazel tente de se retirer de son étreinte, mais ne peut s’y résoudre, terrifiée à l’idée de le perdre pour toujours en le lâchant.) S’il te plaît, j’ai besoin de toi—
— Tu vas y arriver. (Il presse ses lèvres sur son front.) Je te retrouverai aux Portes de la Mort, d’accord?
Quelqu’un doit se rendre dans le Tartare. Quelqu’un doit mourir. Nico en est plus que capable.
Ce ne sera pas comme la dernière fois.
Il tente de calmer son corps tremblant.
C’est plus que ce que tu ne mérites.
Alors qu’il s’apprête à disparaître dans l'obscurité, il aperçoit Percy et Annabeth une dernière fois. Peut-être croient-ils être en train de rêver, déjà en train de faire une longue chute dans le gouffre; lorsque Nico s’avance vers eux, ils sont troublés.
— Vous ne méritez pas ça, murmure-t-il doucement à leur intention. Aucun de vous deux.
— Nico…? interroge Annabeth d’une voix faible.
La soie qui pend de sa cheville est sectionnée. Il se concentre sur cette mince ombre, projetée par les fils de la toile; ce n’est pas grand-chose, mais ça fera l’affaire.
Annabeth serre la main de Percy dans la sienne, et Nico déglutit avec difficulté.
— Juste… Prenez soin de Hazel pour moi.
Percy le fixe du regard, stupéfait et silencieux.
— Qu’est-ce que tu vas faire? (Il tend le bras vers lui et Nico recule.) Nico…?
Il lui offre juste à nouveau ce même pâle, triste semi-sourire.
— Ce n’est pas de ta faute, Percy, répond-il. Considère ceci comme... un cadeau d’adieu.
Serment sera tenu en un souffle dernier.
Percy secoue sa tête.
— Non, non, non, Nico, ne fais pas— Nico !
Il tend de nouveau sa main vers le fils d’Hadès, mais Nico a déjà disparu.
Il émerge de l’ombre que Percy et Annabeth ont quittée, sa main suspendue au bord de la falaise. La chaleur, la gravité du Tartare, la soie qui enveloppe à présent sa cheville pèsent sur lui. Des larmes perlent de ses yeux— il est terrifié. Mais il doit y arriver. Il est le seul qui en soit capable (même s’il est à présent plus faible qu’il ne l’a jamais été), le seul qui sache naviguer à travers ce lieu (même s’il y a été capturé), le seul qui mérite de revivre cette atrocité.
Annabeth et Percy sont trop importants, trop innocents. Il ne doute aucunement de leurs capacités; néanmoins, Nico ne les laissera pas traverser le Tartare. Lui peut le faire de nouveau. Il peut le faire. Il doit continuer à se le répéter, jusqu’à ce qu’il y croie, jusqu’à ce que cela fasse taire son cœur qui secoue sa poitrine et le hurlement dans ses oreilles. Il s’incline et prie — un Padre Nostro, invoquant son père, sa mère, tout autre dieu assez stupide ou en manque de distraction pour prendre pitié de lui, et même le Dieu catholique avec lequel il a grandi.
Et il se laisse tomber dans le Tartare.
Il entend Hazel pleurer, Annabeth hurler, Percy crier; il ferme les yeux et se prépare pour la chute.
Et— quelque chose le rattrape.
Le vent siffle violemment dans ses oreilles, et il laisse échapper un cri de surprise, les yeux à présent grand ouverts. Une paire de bras autour de sa taille l’étouffe.
Nico tend son cou afin de mieux voir ce qui vient de se passer— et il reconnaît des cheveux d’un blond doré et des yeux bleus: Jason, qui lutte de toutes ses forces contre la gravité en train de les tirer tous les deux vers le bas, dans le gouffre.
— Sors de là ! s’exclame Nico.
Par les dieux, non, ça ne peut pas être réel. Jason n’a aucune raison de savoir, aucune raison de se préoccuper de lui— alors, pourquoi a-t-il sauté ? Sans aucune hésitation ?
Nico tente de s’arracher à son étreinte, comme Hazel de la sienne quelques instants plus tôt, mais Jason refuse de le lâcher. Il tente de les remonter tous les deux à la surface, hors des griffes du Tartare.
— Tu ne peux pas—
Soudain, le vent s’évanouit — et ils tombent.
Jason ne desserre pas son étreinte, et ramène la tête de Nico contre sa poitrine. Tout ce qu’il peut faire à présent est serrer les dents et se préparer à l’atterrissage.
Hello ! Alors, ceci est le début d'une traduction de l'anglais (Etats-Unis) vers le français, d'une fanfiction Héros de l'Olympe in-cro-ya-ble que vous pouvez retrouver ici. J'ai pris beaucoup de plaisir à traduire les premiers chapitres ; ça m'occupe quand je n'ai pas d'inspiration pour écrire, et je trouve cette activité tellement satisfaisante <3 Puis la prose d'aelescribe est juste magnifique...
Qu'en pensez-vous ? Y a-t-il certaines choses que je devrais retravailler ?
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