le 19 septembre 2024

oh ! eklablog !

ça faisait longtemps... et ça me fera toujours une petite émotion d'écrire depuis mon propre ordinateur, et de voir que le design de la plateforme n'a pas changé (ce dernier point est en fait même extrêmement réconfortant, à l'ère des mises à jour nulles des applis de réseaux sociaux. surtout les mises à jour sur tumblr, elles me brisent le coeur, et l'extension sur mon navigateur qui remettait l'ancien UI ne marche plus :-/) !

j'ai oublié comment on écrivait un article, comment structurer un propos, je n'ai pas vraiment été à l'école depuis la fin du lycée #illiterate (enfin, j'ai fait deux demi-années de fac non validées, et une en distanciel, que j'ai bien heureusement, complétée, mais je n'ai pas travaillé très régulièrement, soyons honnêtes ; c'est mon expérience de spé anglais du lycée qui a sauvé mes partiels. et j'ai été aux rattrapages. hopefully, cette deuxième année de llcer en télétravail me verra enfin m'alphabétiser de nouveau...), et le drame de ma vie (drame qui était déjà un problème dans mes années de collège et de lycée, mais que je parvenais à contenir tant bien que mal -- même si les sujets de réflexion ont toujours été plus difficiles à cause des plans à suivre), c'est que je ne sais pas être synthétique.

(et je ne sais pas dire mon avis non plus, ce qui est un problème : par moments, j'ai l'impression de ne pas avoir d'opinions, et d'être une coquille vide, mais c'est un autre sujet, quoique lié. l'autre jour, on m'a demandé quelle était ma relation à l'art, et je n'ai pas su répondre.)

genre... vraiment. il suffit de le constater quand j'écris des cartes postales pour mes amis ; je prends toute la place, je dois utiliser l'espace sur les côtés et en-dessous de l'adresse (à droite, vous savez), et je ne sais pas écrire petit. je n'ai pas de plan en tête, j'improvise, je fais des répétitions, je cherche mes mots, je fais des biffures toutes sales (quand je n'ai pas de blanc), et c'est affreux.

de plus, je suis de nature impulsive et je cherche constamment la gratification immédiate d'avoir fini, ou du moins, suffisamment avancé dans mon texte pour en publier a minima un extrait immédiatement-tout-de-suite, ce qui fait que je ne me relis pas toujours (parce que je n'en ai pas la patience) et que je surestime un peu trop mes capacités stylistiques (je me dis que mon style d'écriture va compenser le manque de planification).

grave erreur : je ne peux pas toujours m'en sortir comme ça. ça marchait peut-être en sixième, quand mon tout premier travail d'écriture créative en cours de français, que j'avais écrit d'une traite et rendu directement à la prof (sans passer par les étapes de brouillon/réécriture au propre, ni me relire...oui, ça craint du boudin) avait eu 20/20, et que je passais mon temps à écrire des débuts de fanfiction cringe, que je n'ai jamais continuées, directement dans l'éditeur de texte des forums de booknode pour les publier juste après (les vrais savent).

(23:34 : oh, purée, faut que je fasse mon duolingo. coucou la petite chouette, ne me tue pas, s'il te plaît.)

BREF. tout ça pour dire... je ne sais plus vraiment quoi. :'-)

j'aimerais me remettre doucement à partager des articles ici, mais quel fil directeur prendre ?

est-ce que ça vaut vraiment le coup -- est-ce que ce sera vraiment intéressant et légitime -- de dire "hello, je vais me remettre à publier ici", me donner, l'espace d'un instant, l'illusion que je vais écrire de façon réellement pensée en amont et organisée, alors que ce ne sera qu'à l'improviste, sur un coup de tête après un coup d'inspiration tard le soir (comme ce soir, tiens.), que je ne sais pas aller droit au but, même si j'ai plein d'idées, tout le temps, dans ma tête qui pense sans s'arrêter et me fait tourner en rond (littéralement, btw. je fais des aller-retours en marchant dans ma chambre, et ça saoule ma famille. oui, oui.) ?

le but n'est évidemment pas de me mettre la pression -- ces articles ne sont pas des travaux scolaires qui vont être rendus et notés --, mais juste... est-ce que je serais pas encore delulu ? est-ce que j'aime vraiment écrire, ou est-ce que c'est le sentiment d'être compris quand je partage un texte, ce fameux sentiment de gratification immédiate dont je parlais plus haut, que j'aime ?

pourtant, je peux le dire, je prends aussi beaucoup de plaisir dans le processus d'écriture lui-même, malgré les paraphrases à rallonge et l'essouflement.

en fait... j'ai l'impression que l'écriture, c'est comme l'amour, ou du moins, le peu que j'en connais, c'est-à-dire à la fois trop et pas grand-chose, le tout enrobé dans un mélange de honte et d'incrédulité.

la honte est justement le grand point commun entre l'écriture et l'amour pour moi : je suis, aussi bien quand je dois montrer un de mes projets d'écriture plus ambitieux et personnels que lorsque je me décide à me confier à une amie au sujet de mes sentiments pour quelqu'un, terriblement, fatalement, horriblement embarrassée et vulnérable. cringe :'))))

cringe, parce que dans les deux cas, j'ai l'impression de me mettre à oilpé devant la terre entière, et que, l'impulsivité mâtinée d'intensité brève étant ma marque de fabrique, je me dis que je ne vais jamais finir ce texte/que ce crush n'était pas sérieux/que j'ai été trop ambitieuse/que je me suis inventé des sentiments ; the whole thing doesn't feel real, et s'il y avait une contrainte à l'amour et à l'écriture comme il y a une contrainte à l'hétérosexualité, en fait ? ça se trouve, je ne suis sincère dans aucun des deux.

(... j'ai un problème similaire avec le dessin -- autre acte créatif --, d'ailleurs ; mais c'est, là aussi, un autre sujet with its own can of worms que je tenterai de développer un autre jour, si j'ai la foi)

ces derniers temps, je n'arrive pas à bien écrire* et formuler de retours détaillés sur les travaux de mes amis, après tout. je ne sais pas bien donner de mes mots aux autres. je ne parviens pas à toucher du bout de mes doigts la main tendue en face en moi, et ne sais que frôler les extrémités du reflet de la mienne dans une surface d'eau.

je ne sais pas analyser, mais je veux trouver les meilleures formulations pour moi-même, sans arriver à décomposer, dans ma tête, les étapes de création, la machinerie derrière un récit et ses figures de style.

et, euh, ça me questionne -- je crois que je fais pareil dans mon approche de la vie, i guess ? encore un truc à unpack un autre jour...

sinon, pour le blog : qui vivra, verra.

- sam (une personne autocentrée)

*si vous venez me dire dans les commentaires 'pourtant, tu as dit ça de façon super bien écrite ;-) checkmate l'écrivaine' je vais vous mordre.

(non, en vrai, je vais juste être contente, sur le moment, d'avoir réussi à communiquer ma frustration (la gratification instantanée, tout ça...), mais en off, j'ai définitivement beaucoup, beaucoup, beaucoup d'autres moments où je n'arrive pas à écrire et néglige les liens précieux que je pourrais créer ou entretenir si je prenais le temps d'articuler des réflexions. T^T