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fragments, i. (2019)
compilation de bouts de textes écrits dans mon téléphone
téléphone
[Août 2017]
Ce téléphone a un petit quelque chose qui me fait adorer écrire dessus - que ce soit des vers libres, des fragments d'histoire dénués de sens, ou des mots de détresse. C'est la sensation de l'urgence, l'urgence d'écrire. Le besoin de délivrer mes pensées, aussi ; car il y a tant de choses que j'aimerais être capable de retranscrire comme je le voudrais, avec les bons mots, alors que ces dernières années, tant de choses agitent et réveillent de vieilles blessures en moi, sans que je sois capable de mettre les mots dessus.
Vois-tu les murailles qui bouchent mon esprit ? Parfois, je parviens à les transformer en une fine et apaisante bulle, que je pilote aisément et depuis laquelle j'arrive à montrer ce que je ressens sans aucune douleur, mes pensées restant presque intactes, à l'état brutes, sans corruption.
conversation
"Il fallait bien que je te dise que je suis désolée... - Comment ça ? - ...mais je ne sais comment le faire. Je veux dire, tu m'étais vraiment si chère et...
-Tu t'es tue, tout ce temps?
- Oui, d'une certaine façon, je n'ai rien dit, et je cherche encore un sens à tout ça. Tout ça... ça me semble si absurde et lointain que j'ai préféré m'éloigner. Le monde semble désespérément indifférent à ma détresse, mais j'aimerais croire en toutes les possibilités."
quinze ans
Quinze ans.
Cet âge me ressemble-t-il ? C'est celui des lycéens, qui vont en soirée, qui sortent souvent ensemble, le midi ; celui d'une époque, celui d'un tournant implicite. C'est, je me disais, le goût de la liberté qui commence à se faire sentir, le goût d'une sérénité retrouvée et de l'épanouissement. Mais à la vérité, j'ai l'impression de toujours tourner en rond. Je suis seule, et il fait froid - et je me demande éternellement qu'est-ce que je peux bien être, à leurs yeux. Je suis bien trop seule et fatiguée pour être remarquée, ni même pour réussir à être présente. Pardon. Seul le soleil pourrait peut-être réchauffer mon coeur peiné, alors que je revis sans cesse le même cauchemar, sans même pouvoir crier -
Le vent, me fouettant le visage, me rappelle que le monde est en train d'avancer - ou de tomber ? Parfois, j'ai l'impression qu'aucun futur ne m'attend au bout du chemin, seulement une impasse. Il faut que j'aille dehors, qu'on me laisse respirer -
poème court
Le silence me rappelle à lui
Et soudain
Le brouhaha dense
Qui me faisait toute petite
S'est tu.
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